« PERIPHERIQUE »
Exposition du 24 juin au 17 septembre 2018
Vernissage le samedi 23 juin 2018 à 18h
ouvert tous les jours de 15h à 19h
fermé le mardi
Layla Moget, présidente du L.A.C., invite deux artistes néerlandais dans une proposition de regards croisés sur notre monde.
Une exposition qui amène le public à se questionner sur le thème classique du paysage et la scène de genre, revisité au travers d’un langage pictural traditionnel mais avec une lecture contemporaine.
Cette proposition vient d’une demande des deux artistes qui ont eu envie de se confronter l’un à l’autre dans un espace unique au sud de la France.
KOEN VERMEULE
Koen Vermeule travaille sur deux niveaux de thématique : le paysage et la société.
Quand vous vous imaginez faisant du vélo dans les paysages de Koen Vermeule, vous pouvez sentir le fort vent côtier soufflant dans vos cheveux. Les sillons droits dans le sol, l’horizon également droit, une digue, une profusion de lignes dans un dessin architectural. La terre a été labourée, les couleurs sont éclatantes, légères, presque irréelle. Pas une âme en vue.
Les gens, d’autre part, apparaissent toujours dans les paysages urbains de Vermeule. La vue d’une cour de récréation derrière son appartement du troisième étage à Amsterdam, avec une mère turque et quelques enfants, ou un groupe de filles japonaises en uniforme scolaire, derrière la grille d’une barrière dans un aéroport, un garçon devant un mur de verre d’une construction moderne morne, une fille protestant avec un pigeon de la Paix. Ce sont les jeunes qui habitent les œuvres de Koen Vermeule.
Koen Vermeule est un observateur très précis. Il regarde et continue à regarder, toujours avec un appareil photo prêt a enregistrer un moment très spécifique, une courbure dans la route, une petite ombre ou quelqu’un dans une position inhabituelle.
La photographie est déjà précise, dans son cadrage, lumière et composition. Ces photographies sont ajoutées à sa grande collection de matériel d’inspiration; elles sont les sources de son travail.
Ces sources sont riches et extrêmement diverses. Elles sont combinées dans des croquis et des études préliminaires avec ses propres photographies, images de médias, de sport et de judo, qu’il pratique également.
Ses peintures se retrouvent progressivement, immaculées et déshabillées de détails inopportuns, mais également nourris de plusieurs couches d’images qui créent une sorte de humus pictural.
JURRIAAN MOLENAAR
Les espaces de Jurriaan Molenaar sont nus, vides, dépourvu de présence humaine. Bien que les constructions, les fenêtres et les portes soient reconnaissables par tout le monde, ils ne représentent jamais des endroits réels.
Molenaar essaye de dépeindre son sujet aussi objectivement que possible. Ses coups de brosse sont à peine visibles et l’utilisation restreinte de couleurs renforce cette volonté d’anonymat.
Dans les années quatre-vingt-dix Molenaar a peint l’architecture et les espaces avec l’idée d’un sentiment de liberté. Pour rendre l’espace visible on a besoin de murs, de fenêtres et de portes, autrement dit d’architecture, accentuée par la hauteur qu’on retrouve dans la ville. L’urbanisme a toujours fasciné Juriaan Molenaar qui a beaucoup voyagé à ses débuts afin de découvrir de nouveaux endroits (la Russie, l’Indonésie, Israël, New York).
Il a visité les banlieues des grandes villes où il a photographié ses élements d’intérêt urbain.
De nos jours il trouve ses inspirations dans l’univers numérique qui lui apporte une nouvelle impulsion pour sa peinture (peut-être une photographie de fenêtre, une petite zone dans une peinture de Edward Hopper ou un extrait d’intérieur non défini sur un site immobilier). Il suffit que cet espace se révèle sans fournir trop de détails car selon Molenaar, chaque regardeur devrait pouvoir faire ses propres projections.